Et mieux vaut voler que rester au sol ...
Traditionnellement, l'humain est considéré en aéronautique comme le maillon faible de la sécurité aérienne. La tendance est même de vouloir débarquer les pilotes pour automatiser le cockpit.
Voilà qu'une étude publiée dans Aviation, Space, and Environmental Medicine, (Vol.79, n°1, Janvier 2008, pp.2-6) par Susan Baker et se collaborateurs de la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health sur les 10 ans de la période 1983-20002 remet en question cette certitude.
Les pilotes commettent moins d'erreurs : sur 558 incidents, le nombre d'incidents baisse de plus de 3/4 pour une mauvaise prise en compte du vent ou de l'état de la piste, pour des conditions météorologiques difficiles avec mauvaise prise de décision. Les incidents au décollage ont diminué de 70 % et ceux dus à une mésentente au sein de l'équipage se sont réduits de 68 %.
Pourtant le nombre d'incidents ne décroît pas ; et d'autres sources de problèmes se sont donc renforcées. C'est le cas des erreurs de contrôle ou celles des équipes au sol. La sécurité s'est en effet nettement réduite pour les avions au sol, et le nombre d'incidents sur le tarmac a plus que doublé en vingt ans.
Si, selon Susan Baker « ces tendances indiquent qu'un grand progrès a été réalisé pour améliorer les prises de décisions des pilotes et la coordination au sein de l'équipage ... L'accroissement du nombre d'incidents quand l'appareil ne bouge pas devrait attirer l'attention ».