L’homme fait corps avec l’outil, et son utilisation modifie la représentation du corps.
Inclure un objet dans sa perception spatiale permet à chacun de se brosser les dents sans miroir et sans pour autant se blesser le palais ou les dents.
Pour autant, les changements véritablement induits par l’utilisation d’un outil dans notre représentation corporelle – celle qui nous permet de savoir où est notre main sans avoir besoin de la regarder- ne sont pas précisément connus.
Une équipe dirigée parAlessandro Farnè (Inserm, Hospices civils de Lyon) a publié une étude comparant les mouvements effectués avec ou sans outil, grâce à des diodes éposées sur le bras et la main des volontaires pour mesurer précisément la vitesse et la course de leurs membres prenant un objet ou le pointant du doigt.
Après avoir utilisé une pince articulée pour prendre l’objet, les personnes ne font plus exactement le même geste avec leur bras, comme si leur bras était plus long, et sont un peu plus lents. Au repos, les chercheurs ont bandé leurs yeux et touché trois points sur le coude, le poignet et le bout du doigt. Le décalage entre cible avec et sans outil est très faible et passe inaperçu au quotidien. Les chercheurs en déduisent que la représentation du corps est modifiée, très rapidement, par l’usage de l’outil.
Via Psy-en-mouvement.
Libellés : bio, ihm, Sciences cognitives, shs